
Silhouette élancée, vêtements surprenants, charisme fascinant… et visages presque toujours sérieux. La Fashion Week de Paris, qui s’est tenue du 29 septembre au 7 octobre pour la collection printemps-été 2026, a montré micro-jupes, cuir et couleurs vives. Mais qu’en est-il des sourires des mannequins ? Aujourd’hui, on vous révèle pourquoi ces visages restent impassibles.
Super-modèle ou porte-manteau, pourquoi les mannequins semblent-ils bouder à la Fashion Week ? Un peu d’histoire et d’anecdote nous permettent de comprendre cette tendance.
À cette question un peu bête, une réponse simple : sur un podium, le vêtement est la star ! Un rictus pourrait distraire le spectateur et lui faire oublier la création du designer. L’expression neutre, voire presque grave, serait aussi cohérente avec l’atmosphère du créateur, qui utilise le mannequin comme toile de fond où le vêtement est mis en lumière.
Le sourire, une histoire ancienne
Il fut un temps où la mode était joyeuse. Dans les années 1960, les mannequins souriaient, dansaient, faisaient vivre la création avec légèreté. Mary Quant, créatrice anglaise de la mini-jupe, avait même ajouté de la musique à son défilé. À ce moment-là, c’est la fête ! On sourit, on s’esclaffe et on s’amuse.
Les icônes françaises comme Inès de la Fressange ou Laetitia Casta ont marqué les esprits avec des expressions lumineuses et des moues malicieuses. Mais dans les années 1980, tout change : les créateurs deviennent des « designers » et la mode prend un tournant sérieux. Les défilés se mondialisent, se médiatisent, et avec eux, la neutralité faciale devient un signe de professionnalisme et de distinction.
La neutralité, un code bien rodé
Pourquoi cette absence de sourire est-elle devenue la norme ? Selon Marie Claire, ce n’est pas parce que les mannequins souffrent en silence dans des chaussures inconfortables ! Loin de là : c’est un choix délibéré pour mettre en avant les vêtements. Didier Grumbach, ancien président de la Fédération française de couture, le résumait bien en 2007 : « Quand elles sourient, on regarde leur sourire. Quand elles ne sourient pas, on regarde les robes. »
La neutralité inspire également la force et l’élégance, comme les portraits aristocratiques européens, et symbolise un certain niveau social. Ainsi, cette triste moue serait un signe de distinction sociale : elle rend le vêtement plus chic, sophistiqué et moins accessible.
Quand la fête fait son retour sur le podium
Mais ne vous méprenez pas, tout n’est pas perdu pour les sourires ! Certains créateurs, comme Jean-Paul Gaultier, n’hésitent jamais à briser le code et à envoyer leurs mannequins rayonnantes sur le podium. Le résultat ? Un défilé joyeux, sans que l’attention sur les vêtements ne soit détournée. Preuve que sourire et mode ne s’excluent pas toujours, et qu’une attitude chaleureuse peut sublimer autant le mannequin que la création.
Alors, la prochaine fois que vous voyez une moue impassible sur un podium, souvenez-vous : ces visages sérieux ont une mission… si vous voulez vraiment un sourire, il faudra attendre la fin du défilé !