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    Livre ou jeu ? Le fisc a son idée sur la question

    Mauvaise nouvelle pour les amateurs de loisirs et pour les vendeurs spé­cia­li­sés : l’année 2025 vient recon­si­dé­rer ce qu’est un « produit culturel ». Cette redé­fi­ni­tion impacte le taux de TVA qui se voit augmenter.

    Une modi­fi­ca­tion de la doctrine de l’ad­mi­nis­tra­tion fiscale va exclure l’en­semble des produits qui possèdent des règles et des acces­soires de la catégorie « livres sur tout support » et donc changer les taux de TVA.

    Un impact financier

    Le principal effet de cette décision est le chan­ge­ment du taux de TVA. En effet, les objets qui rentrent dans la catégorie art et culture béné­fi­cient d’un taux réduit de 5,5 %. Parmi eux, il existe la catégorie « livres sur tout support », dans laquelle figurent certains jeux de société. Que ce soient les livres de jeux de rôle, certains jeux sur table ou autres, nombreux ont été les produits à pouvoir béné­fi­cier du taux de TVA réduit. C’est terminé main­te­nant, seul le taux normal de 20 % sera appliqué. Le risque est la réper­cus­sion de cette aug­men­ta­tion sur le consom­ma­teur. Pour la boutique spé­cia­li­sée Thylgames à Lille, « les four­nis­seurs devraient bientôt commencer à augmenter les prix pour garder leurs marges, ce qui se réper­cu­tera sur les tarifs en magasins ». Une aug­men­ta­tion qui risque de faire mal pour des loisirs qui sont parfois déjà élevés. À titre d’exemple, un livre de jeux de rôle coûte environ 50 € dans un set d’i­ni­tia­tion et pourrait passer à environ 58 € avec le nouveau tarif.

    Un débat plus profond

    Concrètement, il est dit dans le bulletin officiel des impôts : « Un apport éditorial acces­soire doit conduire à refuser la qua­li­fi­ca­tion de livre à un ouvrage dès lors que la condition tenant à la repro­duc­tion d’une œuvre de l’esprit n’est pas satis­faite. Ainsi, ne peut être regardé comme un livre sus­cep­tible de béné­fi­cier du taux réduit, alors même qu’il constitue un ensemble imprimé, un produit qui se présente avant tout comme un jeu, dont l’apport éditorial, au demeurant acces­soire, n’est pas assez signi­fi­ca­tif pour consti­tuer une œuvre de l’esprit au sens de la défi­ni­tion fiscale du livre. » (BOI-​RES-​TVA-​000137). La défi­ni­tion exclut donc les livres accom­pa­gnés d’ac­ces­soires quel­conques ou contenant des règles. Cela pose donc la question de ce qu’est un livre concrè­te­ment. Où est la limite avec le jeu ? Les sagas de livres à choix posent par exemple problème, car cela reste des histoires, mais le fait que le lecteur ait un impact ludique, cela doit-​il les exclure du domaine des livres ? Même pour le gou­ver­ne­ment, la réponse n’est pas encore claire. En excluant les livres de règles et les jeux, en leur retirant leur statut d’œuvre cultu­relle, on les rend moins acces­sibles. Leurs univers sont pourtant tout autant des œuvres de l’esprit qui per­mettent de déve­lop­per son ima­gi­naire. On se retrouve donc avec une défi­ni­tion de « cultu­relle » qui est sub­jec­tive, ce qui va séparer des œuvres au profit d’autres sur la base du critère financier.

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