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    « Merci Internet », le docu­men­taire sur le premier Youtubeur de France

    Le docu­men­taire, produit par Théodore Bonnet, retraçant la vie du plus suivi des you­tu­beurs français, Squeezie, se classe en première position du meilleur lancement pour une série docu­men­taire sur la pla­te­forme Prime Vidéo. 

    Après avoir fait confiance aux artistes tels qu’Orelsan ou bien Clara Luciani, la pla­te­forme de streaming mise cette fois-​ci sur un Youtubeur pour une nouvelle série docu­men­taire. Squeezie, de son vrai nom Lucas Hauchard, suivi par presque 19 millions de personnes, est le créateur de contenu le plus suivi sur la pla­te­forme Youtube. Vraie idole de la géné­ra­tion Z, il comp­ta­bi­lise pas loin de 10 milliards de vues, loin devant ses autres camarades. 

    “Je vais vous montrer tout ce qu’il n’a jamais osé vous montrer” 

    Merci Internet, sorti le 19 janvier 2024 vise à retracer la vie du célèbre Youtubeur à travers des images exclu­sives de ses débuts jusqu’à aujourd’hui. Ce docu­men­taire cherche à mettre en avant l’envers du décor qui n’est pas forcément le même que ce qu’imaginent les personnes qui suivent le Youtubeur. En effet, les gens ont tendance à idolâtrer le métier de Youtubeur sans envisager tout le travail qu’il y a derrière. 

    “Ce n’était pas gagné d’avance” 

    Dans cette série, on découvre un jeune homme de seulement 14 ans qui débute sur Youtube à l’aide d’un simple ordi­na­teur. Souhaitant faire comme les Youtubeurs célèbres de l’époque tels que DiabloX9 ou Gotaga, Squeezie débute à visage couvert sur la pla­te­forme, com­men­tant ses parties sur des jeux vidéo. Mais une envie de faire des sketchs à l’image de Natoo ou Cyprien, grandit chez le jeune garçon soutenu par son père qui lui finance du matériel pour produire des vidéos de qualité. Ainsi, à visage découvert cette fois-​ci, il réalise des vidéos humo­ris­tiques et gagne petit à petit en abonnés. 

    Squeezie et sa famille se confient sur cette période. Le Youtubeur livre des expli­ca­tions tou­chantes sur ses problèmes de tics qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’observer avant de commencer à se filmer. Il raconte qu’il coupait tous les moments où ses crises de tics frap­paient. Florent, son grand-​frère, décrit le Lucas de l’époque comme solitaire, dans sa bulle et un peu bizarre. Le seul à y croire était son père toujours là pour le soutenir. Sa mère, quant à elle, avait beaucoup plus de réserves et consi­dé­rait cette passion comme seulement une période passagère. 

    “Il a passé toute son ado­les­cence à tra­vailler et s’est réveillé à 25 ans en s’a­per­ce­vant qu’il n’avait pas vécu les choses normales d’un jeune de son âge” 

    En 2013, alors que le jeune Youtubeur dépasse les 500 000 abonnés, l’opportunité de sa vie frappe à sa porte. Cyprien, alors à l’époque le Youtubeur le plus suivi en France, lui propose une col­la­bo­ra­tion sur plusieurs années pour animer la nouvelle chaîne Youtube, CyprienGaming. Alors âgé de seulement 17 ans, il doit jongler entre une popu­la­rité gran­dis­sante et les révisions pour obtenir son bac comme le sou­hai­tait sa mère. Cette expé­rience le propulsa sur le devant de la scène et il devint très rapi­de­ment l’un des you­tu­beurs les plus appréciés et suivis sur la plateforme. 

    Malgré ce succès gran­dis­sant, le frère du Youtubeur, Florent Hauchard confie dans le docu­men­taire que son frère est tota­le­ment passé à côté de son ado­les­cence et qu’il a été obligé de grandir trop vite pour être à la hauteur des res­pon­sa­bi­li­tés qu’il endossait. L’audience découvre un témoi­gnage touchant apporté par Florent, inquiet de voir son frère triste, renfermé sur lui-​même, qui ne profite pas de la vie. 

    L’un des épisodes se consacre à la vie intime plus actuelle du Youtubeur où le public est plongé dans des moments de vie simples, avec ses amis, sa famille. Tout en mettant en avant le problème de sa notoriété. En effet, il est compliqué pour une per­son­na­lité publique telle que Squeezie de se déplacer sans être reconnue dans la rue. Il confie que de temps en temps, certaines personnes se per­mettent des choses qu’ils ne feraient pas avec des acteurs ou des chanteurs car les gens ont l’impression de le connaître, connais­sant plus d’éléments de son intimité que la plupart des artistes, ce qui peut avoir tendance à l’énerver parfois. 

    Une mise en lumière du conflit entre les médias tra­di­tion­nels et la nouvelle génération

    Le docu­men­taire cherche à mettre en lumière les réti­cences que peuvent ren­con­trer les médias tra­di­tion­nels tels que la télé­vi­sion face à l’arrivée de nouveauté. A l’image de Thierry Ardisson qui inter­vie­wait Squeezie avec mépris tout en réduisant son travail à jouer aux jeux vidéos devant une caméra. 

    Accompagné de ses amis Youtubeurs tels que Léna Situation, Mcfly et Carlito ou bien Natoo, Squeezie se confie sur ce problème de com­pré­hen­sion du métier de Youtubeur. Ainsi, comme le dit Théodore Bonnet, ils se sont “demandés comment on pouvait raconter ce que l’on faisait à nos parents pour que cela devienne concret pour eux”. En effet, le métier de Youtubeur est méconnu de la plupart des personnes qui réduisent cela à si peu de travail. Pourtant, à l’image de Squeezie, les Youtubeurs tra­vaillent énor­mé­ment pour proposer toujours plus de contenus diver­tis­sant avec d’énormes moyens finan­ciers tels que le GP explorer organisé par Squeezie (course de formule 4 entre 22 Youtubeurs devant 60 000 spec­ta­teurs au circuit Bugatti du Mans) ou bien des vidéos à l’Accord Arena. Avec ce docu­men­taire, il y a une réelle volonté de faire com­prendre faci­le­ment et concrè­te­ment les doutes, les réussites mais également les échecs auxquels font face les Youtubeurs aujourd’hui, à l’image de Squeezie. 

    Après plusieurs années à publier des concepts toujours plus diver­tis­sants les uns que les autres, le Youtubeur a annoncé faire une pause sur la pla­te­forme jusqu’au moins avril 2024. En effet, depuis ses débuts en 2011, il n’a jamais arrêté de poster du contenu. Comme il le dit “on s’accorde une pause pour prendre un peu de recul, se recon­nec­ter un peu à la vie et revenir encore plus fort”. 

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