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    Mois sans tabac : Pauline, étudiante, a relevé le défi !

    Pour Contrepoint, Pauline a relevé le challenge. Étudiante en première année de master Journalisme inter­na­tio­nal et inves­ti­ga­tion – Histoire à l’Université Catholique de Lille, c’était la première fois qu’elle tentait l’expérience. Fumeuse depuis trois ans, elle consom­mait en moyenne 7 à 8 ciga­rettes par jours, soit deux à trois paquets par semaines. Au total, ses dépenses men­suelles dans le tabac s’élevaient à soixante euros. Interrogée à la fin du mois sur son vécu, elle témoigne.

    Le mois de novembre sans tabac est un défi que les instituts de santé invitent à relever. La règle est simple : arrêter de fumer sur une période de trente jours.

    Comment as-​tu commencé à fumer ?

    « Je ne me rappelle plus de la première fois que j’ai fumé, mais je sais que c’était en soirée, quand les ciga­rettes cir­cu­laient un peu entre tout le monde. Peu à peu j’ai commencé à fumer, mais seulement en soirée. C’était un moyen de socia­bi­li­ser. Je taxais des ciga­rettes à mes amis, puis un jour je me suis dis que je ne voulais pas renvoyer l’image de celle qui prend sans jamais rendre. Donc j’ai commencé à acheter mes propres paquets, et résultat, je me suis aussi mise à fumer de manière plus régulière.

    Qu’est-ce qui t’as poussé à faire le mois sans tabac cette année ?

    « Je pense que je ne me serais pas posée la question si on n’en avait pas parlé en cours, pour Contrepoint. Mais ce qu’il faut savoir aussi – et je ne sais pas si cela concerne tous les fumeurs – c’est que j’ai une relation toxique avec la cigarette. À chaque fois que j’allais en fumer une, je culpa­bi­li­sais. Et culpa­bi­li­ser là-​dessus huit fois par jours, ça fait beaucoup. Donc entendre parler du mois sans tabac, tout en ayant cette culpa­bi­lité, ça m’a donné envie de me chal­len­ger. Ce n’était pas un enga­ge­ment à vie, je savais que le défi ne durerait qu’un mois et que je verrai par la suite ce que je ferai. Donc je n’avais rien à perdre, juste de l’argent à gagner. Je n’avais pas peur.

    Comment t’es-tu préparée ?

    « Pour commencer, avant le début du mois, j’ai rentré mon contact dans l’application du mois sans tabac que j’ai installée sur mon téléphone. On m’a envoyé de la docu­men­ta­tion pour suivre de chez moi l’évolution : l’impact sur ma santé, l’argent économisé, … Puis j’ai attendu que le mois commence pour me lancer.
    Je m’étais faite la réflexion que je ne devais pas avoir de ciga­rettes chez moi pour ne pas être tentée, mais il m’en restait quelques-​unes à la fin du mois d’octobre. Donc en vérité, j’ai fini le paquet à Paris quand j’étais chez mes parents, et j’ai arrêté de fumer le 5 novembre en rentrant sur Lille. C’est pour ça que j’ai décidé de pousser l’expérience jusqu’au 5 décembre, pour vraiment remplir le contrat des 30 jours sans tabac.

    La tentation de racheter un paquet n’a pas été trop forte en com­men­çant le défi ?

    « Quand je suis rentrée à Lille je me suis dis que je rentrai en terrain neutre, que je n’avais pas de raison de craquer. Une seule personne fume dans le master, et encore ce n’est pas de manière régulière. Donc comme je ne connais presque personne qui fume dans cette ville, je n’avais pas trop de tentation.
    Aussi ce que j’ai fait, c’est que je l’ai partagé sur les réseaux sociaux, avec mes amis. J’ai eu l’impression que ça scellait l’engagement. Je l’ai dit, donc je suis obligée de le faire, de résister.

    Est-​ce que faire le mois sans tabac et faire face au manque a été compliqué ?

    « Dans les quinze premiers jours j’avais des phases où je res­sen­tais l’envie de fumer, mais elles ne duraient pas longtemps. J’étais fière de me rendre compte que je tenais, et qu’à des moments de la journée où je fumais habi­tuel­le­ment, vouloir une cigarette ne me venait même plus à l’esprit. Ça me motivait pour continuer l’expérience. La deuxième quinzaine du mois était dif­fé­rente. J’avais beaucoup d’évaluations et de rendus de travaux pour la fac. Forcément j’étais plus stressée, et j’ai dû lutter contre cette fausse impres­sion qu’une cigarette allait aider avant de me mettre au travail. C’était plus dur. Mais je ne me suis jamais dit que j’allais m’arrêter au tabac pour racheter un paquet de ciga­rettes. Je préférais rester avec ma frus­tra­tion, et attendre qu’elle passe.
    J’ai quand même craqué pendant le mois. Je n’ai pas racheté de ciga­rettes mais j’en ai fumé quand un ami fumeur est venu me voir le temps d’un week-​end. Je savais qu’il aurait du tabac sur lui, donc la tentation était plus grande. Je n’en ai fumé que deux ou trois, en soixante-​douze heures. Mais par contre, je n’ai pas considéré que j’avais échoué. Je croyais toujours en moi et mes capacités à relever le challenge.

    Physiquement, comment s’est manifesté le manque ?

    « C’est compliqué à décrire. J’avais l’impression que mon corps réclamait du tabac, comme si une boule dans ma cage tho­ra­cique me disait que je devais fumer. C’était incon­for­table, mais c’était surtout psy­cho­lo­gique. Donc pour y faire face, j’ai écouté les conseils des appli­ca­tions et flyers que j’avais en ma pos­ses­sion, et j’ai changé mes habitudes. Par exemple si quelqu’un a l’habitude de fumer après son petit-​déjeuner, puis de se doucher, on lui conseille de se lever, se doucher, puis de prendre son petit-​déjeuner. C’est ce que je fais pour perdre l’habitude de fumer.

    Est-​ce que pour toi le mois sans tabac s’est arrêté en novembre, ou est-​ce que tu as décidé de continuer dans ta lancée pour voir jusqu’où tu peux aller ?

    « C’est compliqué parce que pendant le mois sans tabac, je me motivais en me disant que je n’avais qu’un mois à tenir. Il y avait une échéance. C’est comme quand je n’ai pas envie de tra­vailler et que je me motive pour bosser une demi-​heure avant de faire une pause.
    Ça demande pas mal de force et de volonté. J’ai envie de fumer, et même si je ne ressens pas encore le besoin d’aller acheter un paquet, je pense que je recom­men­ce­rai. Donc je me dis que je pourrai plutôt essayer de changer mes habitudes, comme fumer moins de huit ciga­rettes par jour, être capable d’avoir des jours où je ne fume pas, ou encore ne fumer que dans des situa­tions par­ti­cu­lières, avec des potes ou en soirée. L’idée serait de me donner des objectifs pour m’aider à réduire ma consommation.

    As-​tu vu des chan­ge­ments au niveau de ta santé, en passant un mois sans tabac ?

    « Oui plusieurs. Ce qui est fou c’est que je ne fumais pas un paquet par jour. Et pourtant rien qu’en un mois j’ai ressenti plusieurs chan­ge­ments : ma voix est moins enrouée, je suis moins essouf­flée quand je fais un effort physique comme courir ou monter des escaliers, je tousse moins qu’au début du mois sans tabac quand mes poumons se décras­saient, mes ongles ne se cassent plus, …

    Du point de vue financier, as-​tu vu une grande différence ?

    « D’après les appli­ca­tions que j’ai ins­tal­lées, qui per­mettent d’avoir un suivi, j’ai économisé plus de 80 euros ce mois-​ci. Ça m’a permis de moins culpa­bi­li­ser sur un achat que j’ai fait au cours du mois, pour lequel je n’aurai pas eu le budget. Et je vois bien sur mon compte en banque qu’il me reste plus que d’habitude, comparé aux autres mois, à la même période.

    Documentation fournie pour le mois sans tabac © Violette Pezin-Woehrlé

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