Alors que le gaspillage alimentaire représente plus de 16 milliards d’euros, des entreprises comme Phenix s’engagent à trouver des solutions anti-gaspillage avec des actions positives et solidaires.
16 milliards d’euros, c’est beaucoup et malheureusement, c’est le montant estimé du gaspillage alimentaire dans le monde. Un tiers de la nourriture produite est jetée aux différentes étapes de la chaîne, du champ à l’assiette et pourtant, on estime qu’un Français sur cinq ne mange pas à sa faim chaque jour, faute de budget, et que 90% des Français sont concernés par le gaspillage. Un simple calcul montre qu’un tiers des millions de tonnes de nourriture jetées chaque année en France suffirait à nourrir toutes les personnes qui en ont besoin.
Dégoûté du monde de la finance
Phenix a été créé en 2014 par Jean Moreau jeune homme ambitieux au parcours intéressant. Ancien étudiant de science po et de l’école de commerce ESSEC, il a commencé sa carrière à la banque Merrill Lynch pour finalement co-fonder et diriger Phenix. Après que sa vie selon lui “ ait perdu du sens” et dégoûté du monde de la finance, il a voulu contribuer à sa manière à une cause plus noble : “ j’ai voulu faire de la planète un endroit plus fréquentable. Je poursuivais donc l’envie de faire du business autrement, et de l’entrepreneuriat social, le “social business” comme disent les anglo-saxons. C’est assez vite apparu dans mon champ de vision comme une bonne synthèse de mon parcours et de mes aspirations”. Il précise toutefois que la banque reste une excellente formation. Il crée Phenix dans le but de lutter contre le gaspillage alimentaire, il veut connecter ceux qui ont trop avec ceux qui n’ont pas assez. C’est le défi qu’il s’est lancé car chacun a un rôle à jouer : distributeurs, industriels, grossistes, associations d’aide alimentaire, commerçants de quartier et citoyens. Le but est que la lutte contre le gaspillage puisse profiter à tous !
L’entreprise Phenix une solution ?
N’oublions pas que Phénix est une entreprise et qu’une entreprise a besoin d’argent pour survivre. Phenix aide les industries à réduire les déchets et à s’en débarrasser par le biais de diverses organisations caritatives, mais tout le monde est gagnant. Phenix est comme un médiateur, la plupart du temps, les supermarchés trouvent que c’est un tracas de devoir partager des aliments qui n’ont pas pu être vendus. Ces actions nécessitent des organisations de masse. Et c’est donc là que Phenix intervient pour aider les supermarchés à éviter toutes ces difficultés. Il s’occupe de tout : de la collecte, au paiement et aux distributions. Il aide également les petites entreprises à mettre en place des stratégies afin de réduire le gaspillage alimentaire. Cela a été un succès jusqu’à présent puisque Phenix est présent dans plus de 6 pays en Europe. Il a travaillé avec des entreprises telles que L’Oréal, Carrefour, Intermarché, Monoprix etc. Une application lancée en 2019 donne aux citoyens une chance de lutter contre le gaspillage alimentaire. Les gens peuvent commander différents produits qui étaient destinés à être jetés pour un bon prix sur l’application. C’est aussi un succès car plus de 3,5 millions de Français utilisent cette application. Plus de 15000 partenaires tels que boulangers, épiceries fines, fromagers, primeurs, fleuristes, magasins bios et supermarchés s’en servent aussi.
Réduction d’impôt
Le porte- parole Clément Carreau a voulu aussi préciser un point très important que le public ignore : « Plus un professionnel de l’alimentation jette de produits, plus il paie. C’est ce qu’on appelle la facture des déchets. Cette facture est proportionnelle au poids ou au volume des déchets produits. De plus, le montant de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) ainsi que les coûts de traitement des déchets ne cessent d’augmenter, et devraient croître encore plus vite d’ici 2025. En travaillant avec Phenix, les supermarchés, les industriels, les grossistes et les producteurs réduisent leur facture de déchets. En même temps, la vente à bas prix des invendus alimentaires leur permet de générer du chiffre d’affaires sur des produits qui, avant Phenix, représentaient une perte sèche. »
Clément Carreau évoque aussi l’apport positif de la loi Aillagon. » Par ailleurs, cette loi donne droit à une réduction d’impôt pour les dons en nature. Celle-ci est équivalente à 60% de la valeur d’achat des produits donnés, dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires annuel du donateur. Pour se rémunérer, Phenix prend un pourcentage sur la création de valeur, c’est-à-dire sur la réduction du centre de coût représenté par le déchet, cumulé avec le chiffre d’affaires ou l’incitation fiscale générée.” Phenix est une entreprise qui génère des bénéfices tout en restant éthique et respectueuse envers l’environnement et en luttant contre le gaspillage alimentaire.
L’objectif dans le future pour Phenix
L’objectif de Phénix est de permettre d’économiser plus de 16 millions de repas. Il compte atteindre plus de pays. Ils sont en train d’installer leur concept au Pays-Bas et en Allemagne. Pour 2023, ils espèrent récupérer plus de 450000 repas par jour.