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    Zone de chasse : attention danger ?

    Chaque année, pas une saison ne se passe sans que la chasse ne fasse des victimes. Plus de 400 tués dans des accidents de chasse depuis 20 ans, dénonce Libération. Les accidents de chasse ont fait plus de 360 morts depuis 2000, selon Le Monde. Si les chiffres sont dras­ti­que­ment à la baisse depuis une vingtaine d’années, les cas d’accidents mortels demeurent une réalité dans les zones rurales de septembre à février. En 2024, la chasse constitue-​t-​elle un danger avéré en France au point d’être interdite ? Enquête.

    Un débat qui oppose qui ?

    Entre ses fervents opposants et ses défen­seurs des premières heures, la chasse fait l’objet de dis­cus­sions pour le moins houleuses. Et si beaucoup de chan­ge­ments ont été effectués ces dernières années, cela ne suffit pas à satis­faire les anti-​chasse convain­cus qui militent pour rendre cette pratique illégale. Le 10 décembre dernier, en Nouvelle Calédonie, une petite fille de 3 ans suc­com­bait d’une balle tirée acci­den­tel­le­ment par son père lors d’une partie de chasse. Ce tragique accident constitue le premier décès lié à un accident de chasse en France pour cette saison 2023 – 2024 et aura été l’occasion de rouvrir l’éternel débat entre pros et anti-chasse.

    Rappel des chiffres

    L’an dernier, le bilan faisait état de 6 accidents mortels, contre 8 en 2022, et 7 en 2021. Le rapport de l’Office français de la bio­di­ver­sité (OFB), en charge de la sau­ve­garde de l’environnement, informe que la grande majorité de ces victimes sont avant tout, voire exclu­si­ve­ment, les chasseurs eux-mêmes.

    L’exception vient confirmer la règle avec les derniers évé­ne­ments tragiques que l’actualité nous rap­por­tait en début de semaine dernière. Bien que très loin de la France métro­po­li­taine, la mort de cette petite fille de 3 ans, tuée d’une balle perdue provenant du fusil de son père, aura déclenché les dis­cus­sions autour de cette activité que beaucoup sou­hai­te­raient voir disparaitre.

    Pour cause, les incidents de chasse (dommages matériels par uti­li­sa­tion d’une arme sans blessure cor­po­relle) et les accidents (blessure cor­po­relle suite à l’emploi d’une arme de chasse) conti­nuent de menacer pro­me­neurs, riverains et chasseurs eux-​mêmes. Toujours selon l’OFB, en 2022 – 2023, on comptait 78 accidents, faisant 82 victimes. Les 6 accidents mortels ne concer­naient que des chasseurs. Sur les 47 accidents graves, 3 portaient atteinte à des non chasseurs, contre 44 à des chasseurs. Enfin les accidents légers étaient au nombre de 29, dont 20 tou­chaient des non chasseurs, contre 9 qui concer­naient des chasseurs. La pro­por­tion des non chasseurs touchés par les accidents de chasse (13%) étant donc largement infé­rieure à celle des chasseurs (72%).

    Quant aux incidents, 84 fiches ont été recensées pour la saison 2022 – 2023. On comptait 48 tirs vers habi­ta­tions, 15 tirs vers véhicules et 21 tirs sur animaux domes­tiques. Ces chiffres témoignent d’une baisse signi­fi­ca­tive par rapport à la saison 2020 – 2021 (92 incidents) et la saison 2019 – 2020 (107 incidents). Cette dimi­nu­tion s’inscrit dans une série de mesures légis­la­tives et d’efforts col­lec­tifs entrepris par le droit de la chasse et les chasseurs depuis près de 20 ans.

    « Il faut respecter les règles, sinon ce n’est pas la peine de chasser. »

    Dans la famille de Thomas, la chasse tient une place par­ti­cu­lière depuis plusieurs géné­ra­tions. Chaque semaine, c’est un « retour aux sources » pour ce jeune pro­fes­sion­nel de 25 ans qui travaille à Paris. En hiver, il revient presque tous les week-​ends dans sa maison familiale en plein cœur du Bourbonnais où il vient profiter de la campagne et passer du bon temps en famille. « La chasse, pour nous, c’est plus qu’un hobby, c’est une tradition. Quand j’étais petit, j’accompagnais mes grands-​parents, mes parents et tous leurs amis. Ils faisaient de longues journées de chasse et moi, j’apprenais en les regardant. C’était un peu une évidence qu’à 18 ans on m’offre mon premier fusil. » Chez eux, la sécurité a autant d’importance qu’une bonne partie de chasse. En fait, elle en est indis­so­ciable. « On ne peut pas s’amuser avec ça, c’est trop grave. Il faut juste respecter les règles, c’est le b.a.-ba. Sinon ce n’est pas la peine de chasser. »

    Le droit de la chasse en constante évolution

    Les règles, cela fait bien des années qu’elles évoluent vers une vision toujours plus sécu­ri­taire de la chasse. Entre la loi du 31 décembre 2008, avec l’instauration de sanctions pénales en cas d’infraction des règles de la chasse ou encore la loi du 24 juillet 2019, avec le ren­for­ce­ment de la police de l’environnement et des règles de sécurité à la chasse (formation à la sécurité, rétention et sus­pen­sion du permis de chasser en cas d’accident grave), la juri­dic­tion tend à se durcir et à se clarifier *. Pour Patrick, chasseur près de Moulins (03) depuis 40 ans, ces mesures qui viennent renforcer le droit de la chasse sont une excel­lente chose, et même du « pur bon sens », prenant l’exemple de la dernière mesure sur l’alcoolémie (contra­ven­tion de 5ème classe pour toute personne porteuse d’arme à feu et en état d’ivresse manifeste).

    Mais la bonne volonté de ces chasseurs ne suffit pas à convaincre tout le monde. Florence est grand-​mère et a l’habitude de partir se promener avec ses petits enfants dans sa grande propriété, près du lieu où Patrick aime chasser. « Je ne déteste pas la chasse, elle est bien néces­saire dans un parc comme le nôtre où les sangliers et les che­vreuils font beaucoup de dégâts si on ne régule pas… Seulement, je n’ai pas vraiment confiance. L’autre jour je marchais avec mon petit-​fils de 3 ans et on a entendu les chiens et les coups de feu rela­ti­ve­ment près. Evidement, c’est effrayant quand on ne sait pas d’où la balle a été tirée… Heureusement, la nouvelle géné­ra­tion semble beaucoup plus prudente. »

    Plus prudente, certes, et on le doit aux campagnes de pré­ven­tion lors de l’examen du permis de chasse et tout au long de la saison. Pourtant de nom­breuses asso­cia­tions conti­nuent de s’opposer fermement à cette pratique comme les branches auver­gnates de Section Anti Chasse ou de l’Alliance des Opposants à la Chasse qui n’ont pas donné suite à nos questions. Sur leurs sites, quelques actua­li­tés concer­nant des incidents de chasse, survenus souvent hors de la région et aussi à l’étranger, mais surtout des évé­ne­ments de lutte pour la pro­tec­tion des animaux. Un double combat, qui se mélange souvent, se confond parfois.

    Vers un objectif zéro accident

    Même s’il n’existe pas de risque zéro, le but, à terme, pour l’Office Français de la Biodiversité, est de réussir à éviter tout accident pendant la chasse, au moins les plus graves. Si la pro­gres­sion est certaine sur 20 ans, avec une baisse de 80% des accidents mortels et de 62% des accidents alors que, dans le même temps, le « gibier prélevé » a augmenté de 50% et que le nombre de chasseurs a diminué, selon l’OFB, « les effets des efforts sont sus­cep­tibles de se traduire de moins en moins direc­te­ment dans les chiffres ». Comprendre que les accidents seront toujours mal­heu­reu­se­ment possibles.

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