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    Une influen­ceuse sur le toit de la mode éco-responsable

    Chloé Harrouche, alias Loulou de Saison sur Instagram, jongle entre ses looks d’influenceuse, de créatrice d’une griffe éco-​responsable, et de mère. Une femme moderne, qui a imposé défi­ni­ti­ve­ment le style indé­mo­dable et inéga­lable de la femme française. Sans oublier les nouveaux enjeux éco­lo­giques. Rencontre. 

    « C’est le travail de maman », murmure Chloé Harrouche lorsqu’elle décroche, « Excusez-​moi, les moments avec ma fille sont pri­vi­lé­giés ». Une jolie voix dans laquelle le sourire prédomine. La bien­veillance est immé­dia­te­ment au rendez-​vous. Le ton est donné, la modeuse la plus célèbre de Paris est une femme aux multiples facettes. Influenceuse digitale, business woman et mère, des escarpins aux baskets, Chloé vit à 100 à l’heure tout en savourant plei­ne­ment chaque instant. Leçon de mode, leçon de vie et trans­mis­sion. Rembobinons au début de l’histoire. 

    Des Barbies aux vêtements sombres 

    Dès son plus jeune âge, Chloé est bercée dans la mode. À l’heure où les petites-​filles jouent à la marelle, elle s’amuse à aller faire la sélection des col­lec­tions pour la boutique de prêt-​à-​porter pour enfant de sa mère. Un jour, une des marques organise un défilé auquel Chloé a la chance d’assister. Le coup de foudre est immédiat. « J’ai adoré ça. La mode est rentrée défi­ni­ti­ve­ment dans ma vie. J’achetais des piles de magazines, je les dévorais. Cela me per­met­tait de m’échapper, de créer mon propre monde. » Avec des boites à chaus­sures, elle crée un podium pour ses poupées Barbies et s’amuse à les habiller, à les faire défiler… « Je les vêtais de tissus noirs. Je trouvais déjà que les Barbies n’avaient que des vêtements roses et violets qui faisaient mal aux yeux », se rappelle Chloé dans un éclat de rire. 

    La mode comme seconde peau, elle devient consul­tante dans ce milieu très élitiste puis se lance spon­ta­né­ment sur Instagram : « J’ai eu envie d’exposer mes looks. Chaque fois, on me demandait où j’avais acheté telle ou telle pièce. Alors j’ai commencé à les partager de façon assez organique. Et ça a bien pris. » Aujourd’hui, Chloé rassemble plus de 231K pas­sion­nés sur son compte Instagram @louloudesaison. Et d’où vient un tel patronyme ? « C’est le prénom de ma fille et j’adore Loulou de la falaise. Puis la mode change chaque saison ! Il y avait un mixte qui me plaisait. » Son univers s’articulant autour de la vision de la femme pari­sienne moderne séduit. Sa carrière d’influenceuse est lancée. Pourtant, le rêve de « l’influence facile », Chloé ne le nourrit pas et espère ne pas le refléter auprès de sa com­mu­nauté : « Être influen­ceuse n’est ni un métier ni une vocation. J’ai toujours eu une pro­fes­sion derrière. Un chanteur peut influen­cer, un écrivain aussi. On ne peut pas décider de forcer les gens à aimer telle ou telle tendance, de prétendre avoir la science même d’influencer les gens. Nous trans­met­tons une idée avec notre propre vision. C’est tout. » 

    Loulou Studio, signature de la femme moderne et éco-responsable 

    Avec la non­cha­lance qui fait toute la beauté de la femme française, Chloé confie son amour pour la Ville lumière, sa muse, son « chez soi » qui éter­nel­le­ment ne bouge pas. La jeune femme devient lyrique à l’évocation de son refuge : « J’aime ma ville, j’aime son archi­tec­ture, j’aime son histoire. Paris, Paris, Paris, j’aime l’âme de Paris. Paris la nuit. » Une belle litanie propice aux confi­dences… Elle conte ses voyages, l’absence de Paris ressenti à l’autre bout du monde, le même plaisir intact lorsqu’elle retrouve sa ville. Son quartier préféré ? « Saint-​Germain des Prés, car j’y ai mes habitudes. » Un village dans l’effervescente ville. Et c’est cette élégance à la pari­sienne que Chloé veut trans­mettre avec sa marque Loulou Studio. 

    Le déclic pour lancer sa propre griffe est partie « d’une envie, de tout sim­ple­ment créer des pièces » qu’elle ne trouvait pas : « J’avais envie de bon basique, mais pas forcément des basiques clas­siques. » Un drôle de casse-​tête où la finalité suprême est de lier confort et allure. Loulou studio s’adresse à la femme moderne, « celle qui va au boulot, accom­pagne ses enfants à l’école ou encore qui sort le soir. » Chloé voulait créer des vêtements qui puissent cocher toutes ces cases sans pour autant être un pyjama ou incon­for­table. « Ce sont les femmes autour de moi qui m’inspirent. Je demande à ma mère, mes amies, ce qu’elles ont envie dans leur garde-​robe, les pièces qu’elles por­te­raient au quotidien avec joie… », explique-​t-​elle. La créatrice donne alors vie à des pièces que les femmes ont envie de porter et de reporter. Des pièces, dont chaque nouvel usage est synonyme d’un amour plus fort. Des pièces qui deviennent une seconde peau. « Des vêtements avec un grand souci de qualité, mais aussi avec des prix qui restent doux », explique la designer. Des prix aussi doux que ces mythiques pulls en cache­mires et ses t‑shirts en coton blancs…

    L’invitation au voyage : un récit de transmission

    « Femme de création et femme d’éthique », se reven­dique Chloé. Sa marque, Loulou studio fait de la mode un mélange d’intemporalité et de dura­bi­lité, prônant une politique de prix et de pro­mo­tions qui n’incitent pas à la sur­con­som­ma­tion et limite les surplus de stock. Depuis quelques années, l’in­fluen­ceuse fait évoluer sa marque vers une démarche green avec des pièces 100% en cachemire au label éco-​responsable. Pour cette rentrée 2022, elle a même imaginé une col­lec­tion capsule tout en denim, et réalisée en coton 100% bio­lo­gique. Les dif­fé­rentes pièces aux matières nobles sont fabri­quées en Mongolie, telles celles en cache­mires. En Europe, celles en laine, coton et cuir. « L’objectif est de mettre en valeur la culture, l’héritage et le savoir-​faire de ces pays tout en les res­pec­tant. Ce sont des valeurs qui nous sont chères. », détaille la business woman. 

    Et la pandémie de coro­na­vi­rus est venue renforcée la vision de Chloé de produire et d’investir dans des pièces durables avec une conscience envi­ron­ne­men­tale. « Des achats de qualités, que je pourrais trans­mettre à ma fille ! », renchérit-​elle. Le processus de trans­mis­sion est au coeur même de son monde dans lequel elle nous invite au voyage. Abolissons défi­ni­ti­ve­ment l’idée de la Parisienne arrogante et râleuse : « Bien sûr que la pandémie a impacté mon entre­prise. Mais je n’ai pas à me plaindre, en France, nous avons des aides ! ». S’apitoyer sur son sort ? Inconnu dans l’univers de Chloé. Elle est une femme qui avance, dont la pièce intem­po­relle restera pour toujours un bon jean bien coupé. Elle écrit la femme moderne de 2022 « celle qui s’assume, décom­plexée, s’émancipe de l’époque patriar­cale et vit chaque chose avec liberté. Surtout, une femme bien­veillante avec les autres femmes. »

    L’entretien s’est consumé. Une belle leçon de mode, une grande leçon de vie. La mode tel un héritage. Outil de trans­mis­sion inter­gé­né­ra­tion­nelle. Un instant indé­mo­dable. 

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