Après une année 2021 catastrophique pour la récolte de miel, cette année 2022 s’apparente à un nouveau souffle pour la production des apiculteurs. Dans les Hauts-de-France, on célèbre une belle saison.
Hélène Fiers est apicultrice à Hoymille, près de Dunkerque, depuis 2015. Elle affirme qu’il s’agit de sa « deuxième plus belle année depuis [son] installation professionnelle ». « On est très content de notre saison », ajoute-t-elle. La saison reste pourtant particulière : « Avec les chaleurs arrivées très tôt, la saison a été plus courte. En général, notre dernière récolte se termine d’ici la fin juillet. Cette année, nous avons tout remballé à la fin du mois de juin ». Mais globalement, « la météo était favorable avec un beau printemps et des floraisons plus longues ».
En plus d’être apicultrice au côté de son compagnon, Hélène est également la présidente de l’ADA Hauts-de-France, l’Association de Développement de l’Apiculture. Du côté de ses collègues professionnels et des membres de l’association, elle n’entend que « des échos positifs ». « Beaucoup d’apiculteurs ont pu produire du miel d’acacia, très demandé, ce qui ne s’était pas produit depuis plusieurs années. » Dans la région, le miel du tilleul est également emblématique et « fonctionne bien en général ». Mais cette année, la récolte du tilleul n’a pas été au goût de tous. « La floraison était belle, mais la sécheresse est vite arrivée, le nectar a séché et impossible pour les abeilles de le butiner ». De même, le bilan des miellées d’été sont « plus mitigées à cause de la sécheresse ».
Le renouveau après 2021, une année très difficile
« L’humidité était trop importante. Certes, la sécheresse abîme les floraisons, mais un excès d’eau est tout aussi mauvais. » En moyenne, en 2021, l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) avait estimé une récole située entre 7 000 et 9 000 tonnes, soit moins de la moitié de celle de 2020. En bref, un bilan « désastreux ».
Selon l’ADA France, la récolte de 2022 est estimée à 30 572 tonnes en France, un chiffre « plus que satisfaisant ». Cependant, du côté de l’Unaf, on estime la récolte entre 12 000 et 13 000 tonnes, « une année très compliquée pour l’apiculture française ». Pour Henri Clément, secrétaire général de l’Unaf, les sondages menés par ADA France sont « du grand n’importe quoi : ils font un sondage auprès de quelques apiculteurs et multiplient simplement par le nombre de ruches. Leurs chiffres sont exagérés. »
Quel avenir pour l’apiculture ?
Si les Hauts-de-France ont vécu une bonne saison, ce n’est pas le cas de l’ensemble du pays. Dans le Sud, la sécheresse a eu raison des floraisons et ont été anéanties. Les apiculteurs sont aujourd’hui dépendants de la météo, du dérèglement climatique et de la problématique du varroa (acarien parasite de l’abeille adulte), vecteur de maladies qui fragilisent les colonies d’abeilles. Hélène se dit « confiante » pour l’avenir. « C’est un métier qui demande de la vigilance, de l’attention et une professionnalisation de l’activité parce que c’est un travail quotidien. »