Depuis 2020, un filet biodégradable est testé à Boulogne, une première en Europe. Chaque année, 640 000 tonnes d’engins de pêche sont perdues en mer selon l’ONU. Ces « filets fantômes » continuent de pêcher et sont une catastrophe pour le milieu naturel marin. Mis en place par le Parc naturel marin, le filet biodégradable devrait empêcher cette pollution.
Pas moins de 600 ans. C’est le temps qu’il faut pour qu’un filet en nylon se dégrade dans la nature. À l’inverse, le filet biodégradable, lancé par le Parc naturel marin, perd 30 % de son intégrité au bout d’un an et demi. Cela éviterait les « filets fantômes » perdus en mer qui continuent de pêcher. Deuxième objectif : le compostage. Un pêcheur utilise un filet entre mai et octobre avant de le changer. Environ 3 tonnes de filet par an sont usées par un fileyeur. Donc les déchets s’accumulent rapidement dans les ports.
En été 2022, les essais continuent
« La résistance est à peu près similaire à un filet conventionnel », explique Marie-Christine Gruselle, chargée de mission pêche au Parc naturel marin. Testé à Boulogne en 2020, le pêcheur Jérémy Devogel a pêché en moyenne 35 % de moins en nombre. À l’heure où les pécheurs du Boulonnais se battent pour avoir accès aux eaux anglaises, est-il donc intéressant de changer de filet ? Pour Solène Peuget, qui encadre le projet, oui. « Pour l’instant, c’est un problème dans le processus de fabrication surtout. » La taille des mailles est plus grande de 4 à 5 mm, ce qui expliquerait cette différence. Entre juin et septembre 2022, des tests sont encore prévus à Boulogne et au Tréport avec un maillage plus serré. S’ils sont concluants, une commercialisation du filet serait envisageable en 2023.
Le quartier de la pêche boulonnais, c’est Capecure
Boulogne-sur-Mer est aussi le premier centre européen de transformation des produits de la mer avec plus de 250 000 tonnes débarquées et transformées chaque année. Mareyage, conserverie, surgélation… Toutes les activités de la filière halieutique sont représentées. Elles emploient plus de 5 000 personnes. Avec un taux d’occupation de 90 %, le succès de Capécure ne se dément pas. La communauté d’agglomération de Boulogne prévoit même d’investir 4 millions d’euros dans la construction d’un nouveau bâtiment dans cette zone d’activité.