C’est dans l’atmosphère feutrée de l’hôtel Carlton que les étudiants de l’atelier photo de l’Université catholique de Lille ont pu laisser libre cours à leur créativité. Armés de leurs appareils argentiques, ils ont exploré les moindres recoins de l’hôtel, dénichant des angles surprenants. Nous y étions.
Le 6 avril, l’Université catholique de Lille proposera un événement particulier : La nuit du campus créatif*. Cette exposition aura pour thème « un hôtel pas si particulier ». C’est pour cela qu’une équipe s’est rendue dans l’hôtel emblématique de Lille, le Carlton. La porte du fameux établissement franchie, direction la suite de la coupole, célèbre pour son balcon vertigineux. L’équipe est au complet : une maquilleuse, trois mannequins et une dizaine d’étudiants photographes. Pellicules noir et blanc chargées dans les boîtiers, le shooting peut commencer. L’escalier en colimaçon verni noir, le balcon envoûtant offrant une vue panoramique de Lille et le bain à remous ont servi de décor à une série de clichés. « J’ai eu l’idée de travailler au Carlton, car la scénographie correspond parfaitement au thème de La nuit du campus créatif. On vit un voyage dans le temps où l’esthétique rétro de l’hôtel se marie à la perfection avec le charme vintage de la photographie argentique » explique Manon, la responsable de l’atelier photo.
Carte blanche et expérimentation
La coupole n’était pas le seul endroit accessible à l’équipe. « On avait carte blanche, autant dans la suite, que dans le bar panoramique, les couloirs et le lobby de l’hôtel », détaille Manon. Ses idées ont fusionné avec celles de ses élèves et des modèles, pour un résultat singulier. « Chacun a pu apporter son style photographique, sa vision. Ils ont pu expérimenter, le flash ou pas, jouer avec le sombre ou le clair », continue la professeure. L’ambiance est bonne, professionnelle, presque festive. Ce n’est pas tous les jours que les étudiants ont accès à un lieu pareil. Pour Mathilde, étudiante en Licence 1, c’était l’occasion de progresser. « Je découvre encore les subtilités de la photographie argentique, et ce shooting m’a permis de tester différentes techniques et de perfectionner mon approche », confie-t-elle. Pour Victoria, étudiante en Licence 2 de psychologie, cet atelier et ce shooting, c’est aussi « rencontrer des gens passionnés et créer ensemble des images uniques ».
* Une série de photographies uniques qui révèlent l’âme cachée de l’hôtel Carlton. Ces clichés uniques seront exposés lors de la Nuit du Campus Créatif « Hôtel 60 », le 6 avril, de 19 h à 23 h30, à l’Université catholique de Lille (60 boulevard Vauban). Gratuit, entrée libre.
L’argentique fait son grand retour
Entre 2022 et 2023, les ventes de boîtiers argentiques ont explosé sur des sites comme e‑bay, avec une augmentation jusqu’à 79 %. En 2022, l’entreprise japonaise Fujifilm annonçait une pénurie de pellicules. Mais qui est derrière ce regain ? Surprise, ce sont les jeunes. Âgés de 17 à 30 ans, ils sont à la recherche d’une photographie plus authentique. Mathilde, 19 ans, explique : « Ce que j’aime le plus avec l’argentique, contrairement au numérique, c’est la pellicule limitée. On réfléchit deux fois avant de prendre une photo ! Finie la photographie consommée sans réflexion, vive l’œuvre unique et artistique ! »