En France, le mois de décembre marque une parenthèse hors du temps, où s’installe la magie de Noël : lumières scintillantes, décorations omniprésentes, gigantesques sapins, marchés animés et odeurs de cannelle. Les villes s’illuminent, les enfants s’émerveillent, les commerces se remplissent et les familles se retrouvent les 24 et 25 décembre pour partager rires et confidences autour d’un copieux repas. Mais derrière cette féerie largement partagée, qu’en est-il de celles et ceux qui vivent ce mois autrement ? Comment vivent-ils cette période chargée de symboles ?
“Au lieu de célébrer Noël, on fête un anniversaire. C’est notre Noël à nous”. Thomas, étudiant en médecine, fait partie de celles et ceux qui ne célèbrent pas cette fête emblématique. Pourtant, chaque année, il se réunit avec sa famille à l’occasion de l’anniversaire de sa grande-tante, un rendez-vous familial qui constitue un substitut à Noël et qui n’a jamais suscité de frustration.
Bercé dans la culture chinoise, Thomas n’a jamais cru au père Noël. “Cette fête n’a jamais fait partie de ma culture”, explique-t-il. Ayant rapidement déménagé en Seine-Saint-Denis, il confie que dans son environnement, il est plus courant de ne pas célébrer Noël que de le fêter. Peu de décorations, pas de sapins : la magie de Noël est largement absente du paysage quotidien dans un département où une large diversité culturelle et religieuse demeure. Entouré d’amis de confessions musulmane ou juive, Thomas n’a ainsi jamais réellement grandi avec cette tradition, absente de son histoire familiale et culturelle.
Une situation qui ne lui déplaît pas. Il se réjouit de ne pas subir la pression des cadeaux, qu’il s’agisse de leur achat ou de la recherche d’idées. C’est une manière également, selon lui, d’éviter le stress et les tensions familiales parfois associées aux fêtes de fin d’année.
“Vu que cela ne fait pas partie de notre culture, c’est un mois assez classique pour nous”. Cette période de l’année ne comporte donc aucun caractère particulier pour Thomas : la vie continue.
L’étudiant admet cependant que cette absence de célébration est facilitée par son éducation et son cadre culturel. Il vit donc bien cette période, même s’il reconnaît que ce n’est pas le cas de tout le monde. Selon l’Ifop pour l’association Dons Solidaires, 1 Français sur 3 s’inquiète de ne pas pouvoir offrir de cadeaux à Noël et 55 % des familles précaires se disent honteuses à l’idée de ne pas pouvoir gâter leurs enfants.