Organisé par le streamer français Amine, le Eleven All Stars opposait les principaux streamers et joueurs eSport français aux Espagnols au sein du stade Jean Boulin (75). La rencontre s’est soldée par la victoire des bleus sur le score de 2 buts à 0. Contrepoint vous raconte cette soirée historique.
Après des mois de préparation, Amine (@AmineMaTue sur Twitter) a finalement réussi son pari : mettre en place un véritable match de football entre le web français et espagnol. Retransmis sur la plateforme de streaming Twitch, la rencontre qui opposait l’équipe d’Amine à celle de DJ Mariio (@DjMaRiiO sur Twitter) a rassemblé plus d’un million de viewers.
Un moyen de régler les différents une fois pour toute
Même si l’organisateur a assuré que ce match avait pour unique objectif de divertir la communauté française et ibérique, la rencontre avait en réalité un autre but : permettre aux streamers de défendre leur pays face à leur ennemi de toujours.
Au mois d’avril, le réseau social Reddit avait mis en place une grande toile vierge sur sa plateforme. L’objectif était de permettre aux internautes de dessiner ce qu’ils souhaitaient, par le biais de pixels. Les streamers français comme Kameto (@Kammeto sur Twitter) ou encore Zerator (@ZeratoR sur Twitter), accompagnés de leurs communautés, se sont rendus sur Reddit pour créer des dessins.
Différents pays du monde entier ont rejoint les Français pour, eux aussi, laisser leurs traces. Parmi eux, l’Espagne, dirigé principalement par le streamer Ibai (@IbaiLlanos sur Twitter) a jugé que la communauté française occupait trop de place sur la toile collective, et a demandé à la communauté hispanique de dégrader les dessins créés par les internautes français. Très vite, le ton est monté entre Kameto et Ibai. La toile est alors devenue un véritable champ de bataille. Les soldats étaient des pixels déposés par les internautes. Les généraux étaient les principales figures du web français et espagnol. La guerre des pixels était alors déclarée.
La « Pixel war » fût remportée par les Français. La tactique défensive adoptée par Kameto, que les internautes appelleront « Général Kamel » après la victoire, a permis à la France de préserver ses œuvres pixelisés sur la toile. Une défaite amère pour Ibai et ses alliés, qui ont juré de prendre leur revanche, tôt ou tard.
Eleven All Stars : un match aux allures de final
Pour cette deuxième confrontation entre les streamers français et espagnols, Amine a sorti le grand jeu. La rencontre a adopté les codes des plus grands matchs européens.
Au poste de commentateur, on retrouve Alexandre Ruiz, ancien journaliste passé par Europe 1, Canal + et Bein Sport. Sur le bord du terrain, on retrouve Laurent Paganelli, dit « Paga ». L’ancien footballeur reconverti comme journaliste sportif pour Canal + est l’une des figures qui a le plus marqué les amateurs de football, à la fois pour son humour mais aussi pour son accent indémodable. Pour l’arbitrage, un arbitre officiel de la Fédération française de football encadrait la rencontre. Ce dernier était accompagné de la VAR.
Pour ce qui est de l’équipe technique, Alexandre Ruiz a posé les bases dès le début de la retransmission : « Rendez-vous compte, pour les matchs de phases de poules de la Ligue des Champions, on dispose de 14 caméras pour couvrir la rencontre. Aujourd’hui, il y’a 24 caméras. Ça annonce l’ampleur de l’événement ».
Le stade Jean Boulin, qui dispose d’une capacité d’accueil de 20 000 personnes, était plein. Chaque rangée était occupée par de nombreux supportes, venus de toute part pour encourager les joueurs français. Pendant pratiquement 3 heures, l’enceinte n’a pas cessé d’être en ébullition : « C’était incroyable, un régal du début jusqu’à la fin » déclare Esteban qui a fait le déplacement.
Enfin, avant le coup d’envoi, les spectateurs ont eu le droit à une grande surprise, qui rappelle l’ambiance des grandes finales de football. Un concert d’une trentaine de minutes a pris place au centre du terrain. Au programme : Niska, SDM, Koba la D et Gazo, des artistes qui occupent les premières places dans les classements d’écoute sur les différentes plateformes de streaming.
Une équipe de France nettement supérieure
20h45, balle au centre. Le match commence. Alignés en 3−5−2, les streamers français se lancent à l’assaut du camp ibérique.
La plupart des joueurs tricolores ne sont pas des habitués du ballon rond. Pourtant, malgré quelques déchets techniques, l’équipe de France parvient à montrer sa supériorité. Une supériorité qu’elle ne perdra pas tout au long du match. C’est comme si elle avait fréquenté le monde du football pendant des années. A vrai dire, le coach y est pour beaucoup. Saïd Dorbani connait bien ce sport. Créateur de la communauté « Pieds Carrées » (@PiedsCarres sur Twitter), il dirige les U17 du club de Sainte-Foy-Lès-Lyon (69). Le football, la tension des grands rendez-vous et la cohésion d’équipe, c’est son quotidien.
26ème minute, le web français ouvre le score sur une superbe tête de Sacha (@sachaborg_ sur Twitter). Un miracle selon lui : « Je suis nul de la tête, mais genre vraiment nul. J’avoue que je ne sais pas comment la balle a fait pour rentrer ». Forts de leur cohésion d’équipe et de leur vista, les Français continuent de s’offrir de nombreuses occasions, pour finalement en concrétiser une à la 76ème minute. Par un magnifique crochet extérieur, le joueur eSport Bruce Grannec (@BruceGrannec sur Twitter) mystifie la défense espagnole pour ensuite tromper le gardien.
Coup de sifflet final, 2 – 0 au tableau des scores. La France réaffirme sa supériorité sur l’Espagne dans le monde du web. Après avoir soulevé la coupe, Amine a laissé entendre qu’un match retour sera peut-être prévu : « Avec DJ Mariio, on avait parlé d’un match retour. Je pense qu’il voudra en organiser un. Mais si tu m’entends Mariio, on veut jouer ce match au Santiago Bernabeu » s’est exclamé le streamer français, avant d’embrasser le trophée.