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    Ferveur, kipper, bonne humeur : plongée au cœur du carnaval

    Point d’orgue de trois mois de carnaval rythmant la vie dun­ker­quoise, la « bande des pêcheurs » s’est déroulée dimanche 19 février. Un retour synonyme de libé­ra­tion, après trois éditions per­tur­bées par la pandémie du Covid-​19. Trois jour­na­listes de contre­point ont enfilé leurs costumes pour vous faire vivre l’événement.

    Soixante-​douze heures de fête durant, les « Trois Joyeuses » sont l’apogée du carnaval de Dunkerque. Avant le rendez-​vous de la citadelle et celle de Rosendaël, c’est dans les rues de la cité de Jean-​Bart que défile la bande des pêcheurs. Une explosion de joie et de fête, comme le confirme Joachim : « On est obligé de faire la fête trois jours, car on a posé trois jours de congé ». C’est parti !

    11 heures : l’avant-​bande des petits masquelours*

    Hauts en couleur, les car­na­va­leux sont prêts. © Romain Lesourd

    Les bars font déjà le plein. Pendant que les parkings péri­phé­riques et les rues se noir­cissent, les jeunes car­na­va­leux prennent part à l’avant-bande. Des enfants, des pous­settes et des plus anciens… la répé­ti­tion est pour l’instant familiale. Le bruit monte tout doucement, chacun à son clet’che haut en couleur, un plumt’che ou un parapluie. Novices ou expé­ri­men­tés, les car­na­va­leux se chauffent doucement mais sûrement.

    12 heures : un concours avant le défilé

    Lucien alias Captain Moumou est le lauréat 2023. © Romain Lesourd

    Midi sonné, rendez-​vous au bistrot de la Bastille. Pas pour une bière (quoi que…), mais pour admirer le fameux cham­pion­nat du monde du cri de mouette. L’établissement est bondé et un mélange de houblon et de trans­pi­ra­tion monte au nez. La tem­pé­ra­ture est insou­te­nable, l’air irres­pi­rable. Derrière la scène, quinze par­ti­ci­pants se défient à imiter le cri de la mouette. Le jury est équipé d’ardoises : « c’est très sérieux comme concours », confie un spec­ta­teur observant les candidats crier… dans une banane. Face à des concur­rents inter­na­tio­naux, c’est l’Avesnois « Captain Moumou » qui repart avec le tant convoité bouclier de Mouéttus.

    15 heures : la bande de Dunkerque s’élance

    Avec ses ins­tru­ments, la clique mène la bande. © Romain Lesourd

    Les car­na­va­leux enva­hissent enfin le boulevard Sainte-​Barbe, direction place Jean-​Bart. Le tambour et les fifres guident la foule colorée, le carnaval est enfin de retour après trois années en berne. Chaussures de sécurité aux pieds, les habitués lancent un chahut musclé, qui en bouscule plus d’un. « Sort ! », « Chute ! », chaque fait est codifié pour assurer la sécurité de chacun, même si le mouvement de foule surprend : « fais attention à toi tchiot, tu vas t’faire charger ! », prévient un homme à la perruque rose. Les chansons rai­sonnent dans les rues de la cité.

    17 heures : « Libérez les harengs ! »

    Avec ses conseillers, Patrice Vergriete libère enfin les harengs. © Romain Lesourd

    Les balcons de la place Charles-​Valentin débordent. Au centre, les longs para­pluies trônent, le moindre cen­ti­mètre y est piétiné. Chacun guette le balcon de l’hôtel de ville : le maire Patrice Vergriete est attendu pour y jeter du hareng fumé comme le veut la tradition. Il y lance même des frites. Après tout, ça rime avec son patronyme. En bas, la folie. Des « Libérez les harengs ! », sont scandés. Les souvenirs res­sur­gissent, une locale raconte : « une fois j’ai attrapé un hareng ! Je l’ai gardé plus de dix années dans mon congé­la­teur ». La fenêtre de la mairie s’entrouvre, les lignes jouent des coudes, la frénésie folk­lo­rique s’empare de la place.

    19 heures : place au Rigodon

    La statue de Jean-​Bart surplombe les mas­que­lours. © Romain Lesourd

    La lumière du jour s’est estompée, tous les yeux sont rivés place Jean-​Bart. La fameuse statue est habillée d’un kiosque per­met­tant d’accueillir les musiciens. Les car­na­va­leux conti­nuent de vive voix et tournent autour du monument. Comme si le fameux corsaire menait la danse de la pointe de son épée… Le rigodon s’achève d’ailleurs par une cantate lui étant dédiée. Il fait désormais nuit, les plus courageux conti­nue­ront de chanter, cette fois-​ci au bal.

    « J’fais chapelle ! »

    Les chapelles s’in­vitent sur les balcons. © Romain Lesourd

    Le carnaval ne se vit pas seulement dans les rues et les bars. Tout au long de la journée, le mot « chapelle » retentit. Rien de religieux dans cette tradition, même si elle a ses fidèles. Des balcons, des salons, des jardins… quand un Dunkerquois ouvre son chez-​soi à ses amis, il « fait chapelle ». On y vit des moments d’amitié, sans oublier d’y boire et d’y manger. Mais on ne peut pas entrer à l’improviste, il faut toujours connaître quelqu’un qui connaît le pro­prié­taire des lieux…

    Comprendre le carnaval dunkerquois

    *Si vous aussi, vous souhaitez découvrir le carnaval de Dunkerque, voici une petite liste de mots clés à adopter au plus vite pour vivre plei­ne­ment les fes­ti­vi­tés, par Romain Lesourd :

    • Bande : un cortège de carnavaleux
    • Clet’che : le costume des carnavaleux
    • Foye : la fête
    • Kipper : du hareng fumé
    • Masquelours : les car­na­va­leux de Dunkerque
    • Plum’tche : un plumeau
    • Rigodon : l’hommage aux corsaires, défilé cir­cu­laire autour de la statue de Jean Bart
    • Zot’che : un baiser sur la bouche

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