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    Violences sexistes et sexuelles dans les trans­ports : l’opération « coup de poing » d’Ilévia

    À l’occasion de la fête des cathe­ri­nettes et de la Journée inter­na­tio­nale de lutte contre les violences faites aux femmes, qui se tenait le même jour, samedi 25 novembre, une mani­fes­ta­tion contre les violences sexistes et sexuelles qui pro­li­fèrent sur les rails du métro de la MEL a été organisée face à l’imposante archi­tec­ture de l’Opéra de Lille. Quelques jours aupa­ra­vant, le lundi 21 novembre, soucieux de se conformer à l’actualité brûlante dans laquelle ses lignes sont impli­quées, le service Ilévia lançait une vaste campagne de sen­si­bi­li­sa­tion contre le har­cè­le­ment sexiste et les violences sexuelles dans les trans­ports en commun. Une campagne toujours active aujourd’hui.

    « Dès que tu sens qu’on te regarde, tu essayes de te faire minuscule. », confie une étudiante habituée des lignes de métro de la MEL à nos confrères de BFMTV. À l’aube de l’année 2024, des témoi­gnages de cette nature émanant de la bouche de femmes se recoupent, et ne devraient plus prendre racine dans les expé­riences qu’elles vivent constam­ment dans les trans­ports en commun. Tout comme ce sentiment d’oppression et d’insécurité décrit par la jeune femme en une simple phrase évo­ca­trice. Une sensation incon­for­table qui absorbe la dignité des uti­li­sa­trices régu­lières des trans­ports, ressentie sur le chemin du retour en direction de leur domicile.

    Les violences sexistes et sexuelles répandues sur les lignes de métro à l’encontre de la gent féminine peuvent revêtir dif­fé­rents aspects. Le plus souvent, elles se maté­ria­lisent sous la forme de demandes insis­tantes et déplacées pour obtenir un numéro de téléphone. Ou encore des regards fixes et soutenus, des insultes, des mains bala­deuses et frot­te­ments qui sont devenus monnaie courante. Les exemples et témoi­gnages de femmes ne manquent pas. Le résultat d’un phénomène de société omni­pré­sent, sans dis­tinc­tion d’âge : être une femme est la seule condition à remplir pour devenir la cible de com­por­te­ments de la part d’hommes irres­pec­tueux. Des agis­se­ments pourtant punis­sables par la loi. Pour rappel, une agression sexuelle expose quiconque à honorer une peine de cinq ans de prison et le versement de 75 000 euros d’amende. Toutefois, ces aver­tis­se­ments ne suffisent pas à dissuader les har­ce­leurs. Et pour cause, les chiffres tombent.

    Le har­cè­le­ment sexiste et sexuel en chiffres : 120 cas d’agressions recensés en 2022

    Au cours de l’année dernière dans la métropole lilloise, 120 faits d’agressions sexistes et sexuelles ont été recensés sur l’ensemble du réseau Ilévia (bus, tramways et lignes de métro confondus), a indiqué Kéolis Lille Métropole, exploi­tant d’Ilévia en charge des trans­ports en commun de la MEL, le mardi 21 novembre. Sans évoquer les cas de femmes qui se sont murées dans le silence à la suite d’une mauvaise rencontre, et des nombreux autres cas non réper­to­riés qui se sont habi­le­ment immiscés entre les mailles du filet. Une agression, c’est déjà trop. C’est pourquoi l’entreprise a décidé de lancer une campagne de sen­si­bi­li­sa­tion, quatre jours précédant la Journée inter­na­tio­nale de lutte contre les violences faites aux femmes.

    Un déploie­ment de mesures… vraiment efficaces ?

    Même si les lignes d’Ilévia sont toujours en proie à ce phénomène, l’opérateur lillois ne compte pas l’entendre de cette oreille, et adopte déjà en réponse depuis 2019 un com­por­te­ment exem­plaire et réactif. Pour tenter d’éradiquer ou tout du moins de minimiser les cas de violences sexistes et sexuelles envers les femmes perpétrés sur le réseau, un certain nombre de mesures ont été implé­men­tés par la société pour porter secours aux victimes dans le besoin, de manière contex­tuelle. Parmi elles, la descente à la demande dans les bus après 22h, l’installation de bornes d’urgence dans toutes les stations de métro de la MEL, et à cela s’ajoute la création de lieux « refuge » pour mettre les personnes victimes à l’abri de leurs oppresseurs.

    À l’issue des trois dernières années écoulées, « 320 agents de terrains, de sécurité, des contrô­leurs ont été sen­si­bi­li­sés à propos du har­cè­le­ment » qui sévit dans les trans­ports en commun. Une mul­ti­pli­ca­tion des agents en service sen­si­bi­li­sés à la cause, rendue possible grâce à la dispense d’une formation pour déve­lop­per « les bons réflexes à avoir en tant que témoin, mais aussi comme premier accueillant de victime. », com­mu­niquent les services de la plateforme.

    Une des nom­breuses bornes d’appel d’urgence ins­tal­lées dans les stations de métro de la MEL.

    Nom de code : « Angela »

    Pastille du dis­po­si­tif « Angela » déployé par Ilévia.

    C’est notamment dans la conti­nuité de cet état d’esprit qu’Ilévia lance en 2022 « Angela », le dernier dis­po­si­tif en date déployé par la société. Un cri du cœur, un appel à l’aide, un nom de code angélique qui permet d’être reconnu comme victime avérée de violences sexistes et/​ou sexuelles dans les trans­ports au contact d’un agent Ilévia, sur les lignes ou en agences. « Le dis­po­si­tif a été déclenché plusieurs fois depuis sa mise en place », se félicite l’opérateur. En d’autres termes, ce nouveau levier d’action permet à toute personne subissant une situation de har­cè­le­ment ou d’insécurité de béné­fi­cier d’une zone refuge et d’une aide adaptée dans les agences com­mer­ciales. Les agents se chargent ensuite de faire l’intermédiaire avec la police des transports.

    Myriam Taghzouti, direc­trice marketing et relations clients chez Ilévia, explique : « Vous avez été victime d’un fait de har­cè­le­ment sexiste ou sexuel ? Vous donnez le nom de code “Angela”. Cela vous permet d’être reconnu par l’agent en espace d’accueil comme étant une personne qui a subi un phénomène de har­cè­le­ment. Ensuite, l’agent vous accueille, vous met en sécurité et peut vous apporter un verre d’eau pour vous rassurer et prévenir les services de police pour qu’ils recueillent votre plainte. »

    Mais en dépit des dis­po­si­tifs de lutte récemment mis en place par la société, et la prise de conscience de la res­pon­sa­bi­lité de cette dernière, le fléau est enraciné et persiste.

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