La 28ème Conférence des Parties sur le Climat de l’ONU (COP 28) a commencé le 30 novembre dernier à Dubaï. Cette ville aux Émirats arabes unis classée comme un « désastre écologie » a pourtant mis sur la table des sujets essentiels pour lutter contre le changement climatique.
En mars 1995, se tenait la première COP à Berlin, en Allemagne. Depuis 28 ans, les pays signataires de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques échangent sur les défis écologiques auxquels le monde est confronté. Plus le temps passe, plus les rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), sont alarmants. Pour autant, au fil des années, les COP continuent d’avoir lieu et les pays membres de la Convention sont censés, à leur échelle, mettre en place les solutions évoquées durant ces réunions, afin d’améliorer le futur de la planète. Alors, la question que beaucoup se posent, et à juste titre, est de savoir si ces rendez-vous annuels pour le climat sont réellement efficaces.
Écologie et économie : deux opposés difficilement accordables
D’autant plus que cette 28ème édition se tient à Dubaï, cette ville gouvernée par le pétrole depuis les années 30, et qui est loin d’être exemplaire en matière d’écologie. Cette année, la présidence de l’événement est tenue par le Sultan Al Jaber, un homme d’affaires et homme politique émirien. Directeur général d’ADNOC Drilling, entreprise spécialisée dans l’énergie à Dubaï, qui a pour projet d’augmenter la production de combustibles fossiles. Ces mêmes énergies fossiles, que le GIEC dénonce sans équivoque comme des gaz à effet de serre, principalement produits par leur consommation, mènent à des niveaux sans précédent en matière de réchauffement climatique. Conclusion : il faut sortir des énergies fossiles pour limiter la casse. Mais il est encore très difficile de mêler écologie et économie, surtout lorsque l’on sait que la dépendance à ces ressources est encore très importante, puisqu’en 2022, les pays du G20 ont accordé 1.300 milliard de dollars de subventions.
C’est donc dans une optique purement économique, que le chef émirat de la COP28 a déclaré au journal The Guardian, dimanche 3 décembre : « Je ne souscrirai en aucun cas à des discussions alarmistes. Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5°C. 1,5°C est mon étoile du Nord. Et une réduction et une sortie des énergies fossiles sont, selon moi, inévitables. C’est essentiel. Mais il faut être sérieux et pragmatique ». Le sérieux est donc du côté de l’économie, pendant que les scientifiques démontrent dans le vent, qu’il faudra, tôt ou tard, placer le sérieux du côté de l’écologie. Il faudrait lui montrer, « une feuille de route d’une sortie des énergies fossiles qui soit compatible avec le développement socio-économique, sans renvoyer le monde à l’âge des cavernes », a‑t-il déclaré dans ce même entretien. Faut-il lui rappeler qu’à l’âge des caverne, le réchauffement climatique n’existait pas ?
« Retour vers l’âge des cavernes » ? Bien loin des préconisations scientifiques
Opposer continuellement, la science et l’économie, ce n’est plus la solution. Mais pour le moment, seul les scientifiques ont compris cela. Selon le dernier rapport du GIEC, il faut remplacer les énergies fossiles, soit le charbon, le pétrole et le gaz, par des sources d’énergie bas-carbone ou neutres, soit l’hydroélectricité, le photovoltaïque, l’éolien, etc. Cela signifie donc, investir dans et pour l’écologie. Comme toute investissement, il faut être patient et faire des concessions pour arriver à des bénéfices. Néanmoins, la solution est de créer une émulation globale, en rassemblant scientifiques, ingénieurs, politiciens et écologiste, pour mettre en place de réelles solutions pour lutter contre le réchauffement de la planète. Mais comment investir dans cet avenir, quand le présent rapporte déjà énormément.
La faute n’est pas uniquement du côté des pays producteurs d’énergies fossiles, mais également, de ceux qui les achètent, soit ceux qui les encouragent à toujours plus produire. L’un sans l’autre, n’est pas possible, encore et toujours la logique de l’offre et de la demande. Mais qui sont ces acheteurs ? Ce sont ceux autour de la table de la COP 28, tous signataire de la Convention, et qui pourtant, continuent d’acheter massivement du pétrole à Dubaï. Rien qu’en France, le mix énergétique dépend encore à plus de 60% des énergies fossiles. Alors qu’au même moment, à l’Assemblée Nationale, un débat tourne autour de la nouvelle loi immigration, un sujet qui inquiète une grande partie de la classe politique classée à droite. Peu s’inquiètent de la réalité climatique qu’est le réchauffement climatique, qui entraînera obligatoirement, un flux migratoire majeur, principalement constitué de réfugiés climatiques sur nos côtes.