Dernièrement invité pour délivrer une performance sur le célèbre plateau du Colors Show, Ben PLG met à l’honneur la scène rap lilloise. De son vrai nom, Thomas Léger, le rappeur français originaire de Tourcoing a sorti en janvier ce qu’il définit comme son premier vrai album « Dire je t’aime ». Le rappeur du Nord de 32 ans monte en puissance et brille par sa simplicité et son humilité, il sera en concert à la Cigale le 5 avril.
Forgé par la résilience et le travail
Ben PLG est né à Villeneuve‑d’Ascq et a grandi entre Tourcoing et Dunkerque. A 17 ans il quitte le domicile familial, travaille brièvement à l’usine, puis se met au rap et devient travailleur social dans différents milieux, de l’hôpital psychiatrique à la prison pour mineurs en passant par l’Ehpad.
Passionné de rap depuis son enfance, marqué par des projets emblématiques de la scène française comme Autopsie Part.2 de Booba ou encore Suis-je le gardien de mon frère de Seyfu, il commence son parcours artiste au début des années 2010, où il cherche sa place sur une scène rap qui peine à exister dans le Nord, et qui porte en elle encore les clichés de la « street cred » et des codes de la rue, qui ne lui correspondent pas. Déterminé à réussir il peine à trouver sa place dans ce milieu et se confie dans un documentaire réalisé par Street Press : « Pendant longtemps j’ai eu le syndrome de l’imposteur, je me suis demandé si c’était intéressant ce que je racontais, pour moi trouver une légitimité en tant que rappeu,r c’était pourvoir de me dire les histoires que je vois ont de la valeur. »
« Je viens du bord de la mer, pas celle qui borde Marseille, celle du port de Dunkerque. »
Extrait du morceau « Nickel » de l’EP Réalité Rap Musique Vol.2
Dès 2013 il sort ses premiers projets, qui connaissent un succès relatif, mais c’est en 2019 qu’il dévoile : Pour la gloire, son premier vrai projet structuré de 9 titres, où il présente une véritable direction artistique marqué par son univers. Pour la gloire, voilà ce que signifie le sigle PLG : « Pour la gloire, c’est pour la beauté du geste, le symbole, pour se faire de beaux souvenirs. Pour la gloire c’est faire des choses qui ont du sens et dont on se rappellera, aucun rapport avec l’argent »
Deux albums plus tard (« Dans nos yeux » et « Parcours accidenté »), c’est fort de son expérience qu’il participe à l’émission La Nouvelle École de Netflix, qui se donne pour but de trouver les nouveaux talents rap de France. Mais le rappeur du Nord est rapidement éliminé de la compétition, dès le premier tour, devant Shay qui n’as pas été convaincu par sa prestation, et qui lui refusera la suite de l’aventure. Ben PLG ne se laisse pas abattre et profite de la visibilité que lui offre l’émission pour sortir son morceau « Mauvaises Nouvelles », ce qui lui permet de prendre sa « revanche », puisqu’il tourne un clip sur le même lieu où s’est fait éliminer. C’est un pari réussi, puisqu’à ce jour « Mauvaises nouvelles » cumule près de 3 millions de vues et est l’un de ses plus gros succès.
Dans sa dernière interview pour ColorsXstudio il dira : « Je suis le bon exemple qu’abandonner ne sert à rien. Si je suis là aujourd’hui, tout le monde peut venir. Je n’ai pas abandonné, je travaille beaucoup. Je suis sincère dans ma démarche globale, je suis sincère autant dans les moments où je mets de l’ego, que dans les moments où je me sens trop nul. A chaque fois je le vis vraiment, (…) je pense que ça fait du bien »
« J’aime le rap, c’est la lumière qui sort de nous »
Extrait de « La guerre des pissenlits »
Ne pas oublier de « dire je t’aime »
En janvier 2024 il dévoile ce qu’il considère comme son premier « véritable » album Dire je t’aime, un opus de 14 titres, avec des apparitions de grands noms comme Niro, Sofiane Pamart ou encore BB Jacques et Loud. On retrouve dans ce projets les thèmes qui lui tiennent à cœur. Il évoque sa famille, sa mère, son passé de travailleur social, le paysage du Nord, pluvieux et ouvrier. On entend aussi un texte empreint d’émotions, où le rappeur évoque ses difficultés, ses peurs, ses amours, sa vision du monde. Le tout sur des compositions instrumentales plutôt sombres, marquées par la présence du piano.
« Dans le rap y a une culture du clip, j’aime bien essayer d’être créatif, de changer un peu les codes établis. J’aime la beauté du réel, la poésie des moments qui sont ne pas censée en avoir. »
ITW pour ColorsXstudio
Ben PLG, c’est avant tout la proximité avec son public, pour la promotion de son album, il avait en ouvert en janvier son restaurant et épicerie éphémère, en collaboration avec Supercute Lille, ou il proposait des plats inspirés des recettes de sa grand-mère. Le rappeur se prêtais au jeu, entre les dédicaces et les photos, il s’occupait du service pour ses fans venus lui rendre visite. Il affichait avant tout simplicité et authenticité.
En bref, Ben PLG ce sont des textes travaillés qui se nourrissent de ses émotions, de son histoire et de son environnement, des clips réfléchis a l’esthétique léchée, un direction artistique minimalisme mais efficace qui fait hommage à l’âge d’or du rap, mais qui embrasse la modernité de la nouvelle scène. Le rappeur semble être sur une bonne dynamique, pour la première il donnera un concert à la Cigale le 5 avril, ces fans seront au rendez-vous puisqu’il l’annonce déjà complet. Ben PLG continue donc son histoire, pour lui c’est plus des rêves, c’est des objectifs.