Le projet pour la modernisation et l’agrandissement de l’aéroport de Lille est en cours depuis maintenant deux ans. Validée par la préfecture du Nord en juillet, cette extension est pourtant contestée.
L’aéroport de Lille-Lesquin appartient à la MEL (Métropole européenne de Lille) et à la région des Hauts-de-France. Depuis le 1er janvier 2020, le groupe Eiffage est le nouvel actionnaire. Plein d’ambition, ce dernier veut « moderniser » le lieu. Le but est d’accompagner le doublement du traffic et permettre à de plus en plus de monde de prendre l’avion. Le montant du projet, qui s’élève à 100 millions d’euro, va permettre la création d’une plus grande aérogare, d’élargir des pistes afin d’accueillir des plus gros porteurs, de doubler la surface des parkings et d’augmenter les espaces de taxis. Les infrastructures étant assez anciennes, une « mise en sécurité » fait également partie du business plan.
Un projet considéré comme anti-écologique
Le 6 juillet 2022, une autorisation environnementale a été délivrée par la préfecture du Nord. Mais cette annonce ne fait pas l’unanimité. Pour Pascal Verbeke, riverain et membre de l’association NADA (Non à l’agrandissement de l’aéroport Lille-Lesquin), « ce projet est dangereux pour la santé des riverains, mais aussi pour la planète. Il conduit à une artificialisation des sols et une émission de Co2 encore plus importante ».
Des riverains qui n’étaient pas informés
Autre critique pour ce projet : la population locale n’a pas son mot à dire. « Les conseillers municipaux sont majoritairement contre, mais ils n’ont aucun pouvoir. Et lorsqu’on a commencé à faire du porte-à-porte, on s’est rendu compte que les habitants n’étaient pas au courant. Aujourd’hui, une participation citoyenne a permis de réunir 1 500 personnes contre le projet » explique Pascal Verbeke. Les manifestations se poursuivent, tout comme les actions de désobéissance civile, comme c’était le cas samedi dernier sur la place de la République. L’association prévoie de déposer un recours contre l’autorisation préfectorale, d’ici novembre.