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    Créer son entre­prise, le début d’une aventure qui attire toujours plus de monde

    Clément jeune, chef d’en­tre­prise, raconte son parcours et ses expé­riences, car la voie dans laquelle il s’est lancé n’est pas conventionnelle.

    À bientôt 31 ans Clément Ruin c’est lancé dans l’aventure de patron pour vivre de sa passion. Il y a
    1 an, il ouvre sa boutique de figurines et de wargame en plein centre d’Amiens du nom de La Croisée
    des Rêves. Encore seul employé, il s’est lancé dans l’a­ven­ture de l’en­tre­pre­neu­riat. Cette façon, de tra­vailler attire chaque année plus de monde et l’envie de posséder sa propre entre­prise serait main­te­nant le rêve d’un Français sur deux.

    Quel est votre parcours et qu’est-​ce qui vous a amené à lancer votre entreprise ? 

    Clément RUIN : « Je n’ai jamais été très scolaire ini­tia­le­ment. Je me suis arrêté au bac et j’ai ensuite cherché à faire des choses qui me plai­saient. J’ai commencé par beaucoup de petits boulots à droite à gauche, de cette manière, je me suis formé sur le terrain, etc. J’ai ensuite fait une formation de soigneur animalier, ce qui m’a permis d’aller tra­vailler en ani­ma­le­rie au zoo d’Amiens. Les ambiances n’étaient pas celles que j’attendais ce qui a été un déclic sup­plé­men­taire. J’ai déjà un père qui est patron, ça m’a aidé à me lancer, créer mon entre­prise devenait une option parmi d’autres. Pour résumer, c’est un désir d’indépendance, faire ce que j’aime et surtout le fait que j’en avais marre de me vendre à des gens qui ne me consi­dé­raient pas. »

    Le parcours pour créer votre entre­prise a‑t-​il été compliqué, avez vous rencontré des difficultés ? 

    « Avec l’aide de mon père, je n’ai pas eu trop de dif­fi­cul­tés, il m’a expliqué les démarches, il m’a dit quoi faire et comment le faire. Je suis aussi passé par un organisme qui s’appelle la BGE sur Amiens, c’est une branche de la chambre de commerce amiénoise. J’ai donc été bien aidé et aiguiller. Je n’ai pas connu de problèmes pour ouvrir mon entre­prises mis à part le fait de trouver un local qui soit pas trop cher et qui soit bien placé. J’estime avoir de la chance parce que si tu n’as personne qui t’aide, c’est une misère phé­no­mé­nale, tu ne sais pas par quoi commencer. »

    Quel est le concept de votre boutique ? Que vend-​elle exac­te­ment et quelle clientèle vise-t-elle ?

    « Je vends ici du diver­tis­se­ment, plus pré­ci­sé­ment du jeu de figurine c’est donc du diver­tis­se­ment passion. Je touche un cœur de personne qui va de 10 à 70 ans. En effet le client le plus âgé que j’ai, je crois qu’il a 71 ans. J’ai une clientèle très large parce que la peinture, le jeu et le montage de figurines, ça peut toucher beaucoup de monde. Il y a des personnes qui vont plus monter, faire des dioramas et faire des mises en scène avec leurs figurines plutôt que de jouer. Inversement, il y a les peintres qui vont mettre en vitrine et il y a les joueurs qui vont s’amuser à peindre rapi­de­ment, car ce qui les intéresse, c’est de jouer. De ce fait, je touche 3 profils qui sont com­plè­te­ment dif­fé­rents, mais qui se rap­prochent dans le hobby. Je n’ai donc pas de clientèle cible. »

    Vous ne visez pas que les experts de votre hobby ? «

    Non, j’accompagne les gens de A à Z, c’est-à-dire que si tu as un projet figurine, je te suis, je t’aide sur la création de liste d’armées, sur le montage de figurines, la peinture, le solage. J’aide sur toutes les facettes du jeu et du hobby. Ce qui est beaucoup plus attractif, ici, je touche du débutant jusqu’au vétéran, c’est aussi un facteur qui fait que j’ai un cœur de cible assez large. »

    Quelles sont vos per­cep­tives pour le futur ?

    « Si tout se développe cor­rec­te­ment et que je peux faire tout ce que j’ai en tête, alors j’agrandirais le local dans un premier temps, puis je compte prendre plus grand. J’espère aussi pouvoir embaucher à moyen terme un vendeur et un peintre. »

    Avez-​vous prévu des plans de secours ?

    « Oui, si cela ne fonc­tionne pas, je partirai dans l’informatique. C’est encore un autre domaine parce que je ne veux plus tra­vailler avec des animaux car les expé­riences que j’ai eues dans ce secteur ont été très mauvaises et je préfère aller dans un domaine ou je verrai moins de monde. »

    Comment se place et évolue votre business vis à vis de la concur­rence ? Comment se démarque-t-il ?

    « C’est par­ti­cu­lier, mais je n’ai pas trop de concur­rence parce qu’ici je fonc­tionne plus en com­plé­men­ta­rité avec Games Workshop, Martel et avec un peu tous les magasins geek [fait des guille­mets avec ses doigts] d’Amiens plutôt que de faire de la concur­rence. Dans ma boutique, je propose des jeux qui ne sont pas vendus sur Amiens typi­que­ment Infinity et Bushido, mes gammes de peinture ne sont pas non plus dis­po­nible dans le secteur et en plus de ça les jeux que je présente, je les fais vivre, je fais des évé­ne­ments dessus. La preuve avec la campagne trône de fer qu’on a menée l’année dernière. Je propose plutôt du diver­tis­se­ment, mais surtout de la passion donc les gens qui viennent peindre et jouer dans ma boutique retrouvent quelque chose de différent. Ils aiment bien avoir les conseils d’autres joueurs et les miens et c’est pareil pour le jeu, ils viennent chercher des adver­saires, mais aussi veulent m’affronter. L’ambiance ici est par­ti­cu­lière ce n’est pas qu’un magasin, c’est aussi un lieu de vie et de socia­bi­lité, l’endroit est distinct des autres dans tous les cas alors il n’y a pas de concur­rence dans ce domaine d’activité. »

    Quels sont les moyens que vous utilisez pour com­mu­ni­quer et faire votre publicité ?

    « Facebook et Instagram, ce sont les moyens de com­mu­ni­ca­tion les plus pri­vi­lé­giés par la boutique. La prochaine campagne qui arrive par exemple, c’est une campagne sur le jeu Infinity qui sera scé­na­ri­sée. On va pour l’occasion écrire l’histoire de notre campagne sur les réseaux sociaux, ça va être plutôt sympa, avec des images, des artwork ça va créer de l’interaction et peut être amener des nouveaux joueurs qui voudront y prendre part. »

    Il y a‑t-​il des évo­lu­tions que vous prévoyez pour votre entreprise ?

    « Mis à part proposer des tournois par la suite, il n’y aura pas de chan­ge­ment radical dans la boutique, le thème va rester la figurine et je ne compte pas diver­si­fier les secteurs d’activité et ce que je vends. »

    L’entreprise est elle impactée par les facteurs macroé­co­no­miques et lesquelles ?

    « Je suis touché par plein de choses oui. L’inflation par exemple, ça impacte forcément que cela soit direc­te­ment, car ça augmente le coût de mes produits ou indi­rec­te­ment en baissant le budget loisir des gens. Les phé­no­mènes macroé­co­no­miques à partir du moment où ils touchent le por­te­feuille de mes clients ça se ressent. Il y a d’autres exemples aussi comme les grèves comme moi, je suis en hyper­centre dès qu’il y en a, c’est pour ma pomme, parce que ça bloque tout, cela diminue le nombre de clients et ça bloque surtout mes livrai­sons. La dif­fi­culté première engendré par ces évé­ne­ments, c’est de gérer les montées et les descentes, il faut se préparer au fait qu’il y a des jours qui seront bondés et d’autres ou il n’y aura personne. Ce n’est pas un commerce ou le nombre d’acheteurs est stable et l’état de l’économie amplifie cette tendance. Il faut alors prévoir en consé­quences et avoir une vision long terme. »

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