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    Équipe de France : un solide collectif au talon fragile

    Hier dans la joie mais surtout dans la douleur, l’équipe de Didier Deschamps a confirmé son envie de montrer son potentiel foot­bal­lis­tique en s’imposant 1 but à 0 face à l’Irlande, rem­por­tant alors son deuxième match de qua­li­fi­ca­tion pour l’Euro 2024. Un résultat qui lui permet de garder la première place du groupe B.

    Alors que la 17ème édition du Championnat d’Europe de l’UEFA, qui se jouera en Allemagne approche à grands pas, les Bleus ont confirmé leur savoir-​faire en rem­por­tant leurs deux premiers matchs de qua­li­fi­ca­tions. Opposée aux Pays-​Bas et à l’Irlande, l’équipe de France a su montrer ses nombreux points forts mais aussi quelques fragilités.

    Des duos de feu

    Sur les deux matchs, ce qui a frappé prin­ci­pa­le­ment les sup­por­ters, c’est l’alchimie qui règne entre deux duos, entre deux atta­quants et deux défenseurs.

    Pour ce qui est de l’attaque, il s’agit du duo Kylian Mbappé /​Randal Kolo Muani. C’est comme si l’attaquant parisien et le numéro 9 de l’Eintracht Frankfurt étaient une seule et même personne. Lorsque Randal Kolo Muani est placé au centre de l’attaque et que Kylian Mbappé est sur l’aile gauche, la magie opère. Des appels en pro­fon­deur, une rapidité d’exécution des plus impres­sion­nantes et une com­plé­men­ta­rité à toute épreuve. Lorsque l’un des deux est lancé, l’autre le couvre ou l’accompagne. Un lien fort que l’on ne trouvait pas lorsque Olivier Giroud accom­pa­gnait le jeune prodige de Bondy. Tous les deux étant très rapides et très tech­niques, il se pourrait que les deux membres de cette armada deviennent l’un des atouts majeurs de cette équipe de France tota­le­ment remaniée.

    En défense, le départ de Raphaël Varane qui repré­sen­tait une solide base défensive à lui tout seul avait de quoi inquiéter. Mais quel ne fut pas le sou­la­ge­ment des sup­por­ters lorsqu’ils ont constaté la volonté de Didier Deschamps d’aligner en charnière centrale deux hommes qui se connaissent par­fai­te­ment : Ibrahima Konaté et Dayot Upamecano. Tous deux ont joué ensemble à Leipzig avant de se séparer, l’un est devenu défenseur au Bayern Munich tandis que l’autre est parti à Liverpool. Et malgré la distance, il sem­ble­rait que rien n’a changé entre les deux jeunes hommes. Soutien mutuel et physique, par­ta­geant une rage commune qui est celle de préserver la zone des 16 mètres 50 de toute intrusion, le duo Ibrahima Konaté /​Dayot Upamecano s’apparente à un mur des plus solides.

    Un gardien aux mains fermes et de fer

    Si les deux tours défen­sives que sont Konaté et Upamecano venaient à être franchies, Didier Deschamps pourra compter sur le nouveau portier des bleus : Mike Maignan.

    Pourtant, l’héritage qu’a reçu le jeune gardien de l’AC Milan n’est pas des moindres. Il succède à Hugo Lloris, la légende française et le gardien le plus capé de l’histoire de l’équipe. Mais rien ne semble désta­bi­li­ser le nouveau portier, qui au cours des deux derniers matchs de la France a par­fai­te­ment prouvé qu’il pouvait assumer l’héritage du gardien de Tottenham. Face aux Pays Bas, Mike Maignan a arrêté un penalty, un exercice dans lequel n’excellait pas son pré­dé­ces­seur. Et hier contre l’Irlande, Mike a réitéré l’exploit de garder son but inviolé en faisant un arrêt de grande classe.

    Dominée pendant les dix dernières minutes, l’équipe de France a été sauvée par son portier Mike Maignan, auteur d’une parade décisive. © Romain Lesourd

    Et comme si cela ne suffisait pas, en pré­ser­vant ses cages, Mike Maignan a signé son quatrième « clean sheet » en six matchs. Les buts des Bleus semblent, pour l’avenir, être sous bonne protection.

    Du plomb dans l’aile droite ?

    Si l’équipe de France dispose de nom­breuses res­sources, c’est sur le côté droit défensif qu’elle peine le plus à maintenir le navire à flot.

    Cela s’est vu face aux Pays Bas et surtout face à l’Irlande. Sur le côté droit, les ballons se perdent trop vite et les joueurs ne parvienne pas à se trouver. De cette faiblesse nait alors une forte dépen­dance au côté gauche, dans lequel on retrouve Théo Hernandez, Adrien Rabiot et Kylian Mbappé. Comment expliquer une telle situation pour le flanc droit ? Par la diver­gence des profils et des capacités, surtout en défense. Pour le poste de défenseur droit, deux joueurs se partagent le poste : Benjamin Pavard et Jules Koundé. Benjamin Pavard est un joueur plutôt bon dans l’offensif, il l’a recon­firmé hier face à l’Irlande puisqu’il est l’unique buteur de la partie. Mais au-​delà de son but libé­ra­teur, sa per­for­mance défensive s’est montrée inquié­tante. Une vitesse de jeu très faible qui a eu pour consé­quence de nombreux débor­de­ments, des centres hasardeux et de la non entente avec ses coéquipiers.

    Et quand Jules Koundé est préféré à Benjamin Pavard, c’est l’inverse qui se produit. Le jeu défensif de Jules Koundé est très bon, mais le côté offensif est lit­té­ra­le­ment absent. Aucune percée, aucun apport pour ses coéqui­piers, le flanc droit perd un joueur dans ses phases offen­sives. Evidemment, tout réside dans la nature du joueur. Le problème est que Didier Deschamps ne dispose pas d’un joueur assez bon et poly­va­lent pour prendre plei­ne­ment le contrôle de poste de latéral droit. Serait-​il temps d’appeler Willy Sagnol pour avoir quelques conseils sur ce poste qui pose souvent problème ?

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